À travers de nombreuses répétitions, ils réussissent à établir un style musical, inspiré de leurs idoles. Concerts après concerts, le public découvre et adopte leur musique. Ils deviennent très vite le groupe le plus électrique et le plus réjouissant à Toulouse. Les auditeurs sont impressionnés par l’harmonie qui émane de leurs voies. Les générations de cette époque se remémorent sans doute les titres à succès comme « My Generation » ou « Dr Robert ». Les salles de concert se livrent une bataille pour les avoir en spectacle. C’est l’un des groupes qui a eu le privilège de jouer dans l’ancien cinéma karaté du quartier Saint Cyprien, connu à présent sous le nom Eden. Quelle que soit votre popularité, les détracteurs ne manquent pas. Pour le groupe Apple Pie, ce sont les punks de Toulouse qui constituent l’épine de leurs chairs.

Ils les sifflent à chaque concert et leurs reproches d’être trop « mods ». Dimitri Casali et sa troupe auront le privilège de couvrir la première partie des Dogs. Lors d’un concert au théâtre du Taur, ils seront malmenés par une foule de sympathisants hostiles aux Beatles. En dehors des concerts dans les salles de spectacles, le groupe va réussir à s’imposer dans le circuit des grandes écoles de Toulouse telles que INSA-ENSA, Sup Aéro et Sup de Co. Leurs nouveaux admirateurs viennent grossir une liste de fans déjà impressionnante.

Dimitri Casali son parcours musical

En 1982, ils décident de produire eux-mêmes leur premier album. La maquette s’intitule « Une Autre Danse/Réveil Radio », sous-titrée « Quatre Garçons dans le vent d’autant ». Les auditeurs découvrent un son propre contraire à celui de leurs prestations scéniques où ils sont presque endiablés. L’enregistrement s’est effectué au Studio Polygone, celui-là même qui a produit le disque du groupe « Les Fils de Joie », autre mouvement de jeunes biens appréciés dans la ville rose.

L’année suivante, le groupe sort son deuxième essai « Hey Diva » et « l’Amour Au Pluriel » enregistré chez Arabella-BMG. Le groupe change de nom en 1985 pour adopter celui de « huit et demi ». Ils sont repérés par la CBS Londres et signent avec le prestigieux label Epic. Epic est dirigé à cette époque par un ancien membre du célèbre groupe Spencer Davies Group, Muff Winwood.

Nos jeunes toulousains enregistrent un nouvel opus sous la conduite de Tony Mansfield avec comme titre phare « can’t get out of my head ». Proche du style de Pet Shop Boys, le single, orienté danse, gagne en popularité en Scandinavie et outre-Manche. Le succès ne dure pas et c’est CBS qui rompt la collaboration avec Dimitri et sa bande. Ils décident de rentrer en France, où les attend à Paris le studio EMI-France. Ils s’entendent pour la production de deux disques et pour une reprise. Le disque « The Days of Pearly Spencer (David Mac Williams) » est très apprécié, tout le contraire d’Angela qui devient un gouffre financier. C’est la fin d’Apple Pie et le retour aux études.